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L'interview de Emmanuel Macron
dans le journal "Le Point"


Les pauvres d'aujourd'hui
La phrase ne devrait pas passer inaperçue. Interrogé sur l'augmentation de la CSG, le président reconnaît, comme l'avait fait plus tôt Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, que "les contributeurs nets seront les 60% de retraités les plus aisés - dont la plupart s'y retrouveront avec la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français. Il n'y a pas de surprise, j'ai répété tout cela pendant la campagne", rappelle-t-il. Et à ces retraités, grands perdants de la mesure, il lance : "Les pauvres d'aujourd'hui sont souvent moins les retraités que les jeunes".

Les APL vont encore baisser
Emmanuel Macron affirme également dans cet entretien qu'il envisage d'aller au-delà de la baisse controversée de 5 euros des APL, mais dans le cadre d'une "transformation profonde qui doit faire baisser les loyers". Alors que l'aide personnalisée au logement (APL) alimente selon lui la hausse des loyers, le chef de l'Etat préconise "un choc d'offre" que doit permettre un projet de loi présenté à l'automne.

Retour sur son accrochage avec l'armée
Les bisbilles avec le général Pierre de Villiers, chef d'état-major des armées, survenues cet été au sujet du budget n’étaient rien. “Une tempête dans un verre d’eau”, estime le président. Dans Le Point, il promet que les moyens octroyés à la Grande muette devraient permettre à l’armée française "de tenir son rang de 2e armée du monde libre" et d’être modernisée. Pour cela, 1,6 milliard d’euros seront dépensés chaque année "avec comme objectif 2% de PIB à l’horizon 2025". Les moyens de la justice et de la sécurité intérieure devraient eux aussi être augmentés.

Les emplois aidés
Le président Emmanuel Macron estime que les emplois aidés ont été "trop souvent" une "perversion de la politique de l'emploi", dénonçant leur caractère "clientéliste" qui "suit souvent le cycle électoral". "C'est de la subvention déguisée vers les collectivités locales ou le secteur associatif", explique le chef de l'Etat qui rappelle que "le taux de retour à l'emploi durable des personnes concernées est en effet très faible". Le gouvernement a décidé de réduire d'un tiers les contrats aidés d'ici à 2018.

Université : la fin du tirage au sort
Désormais "on ne tirera plus les gens au sort" pour entrer à l'université, assure Emmanuel Macron qui promet d'"entamer une révolution de l'éducation". "Nous ferons en sorte que l'on arrête par exemple de faire croire à tout le monde que l'université est la solution pour tout le monde", déclare le chef de l'Etat en dénonçant les problèmes liés à "la désormais célèbre plateforme APB" (admission post-bac).

Jean-Luc Mélenchon
Le leader de la France Insoumise, qui entend se poser en premier opposant au gouvernement Macron et qui a appelé à un grand rassemblement le 23 septembre, est la cible d'une pique décochée par le président de la République dans cet interview : "Je respecte toutes les oppositions. Mais notez que Jean-Luc Mélenchon n'apporte aucune solution pour les vrais sacrifiés du système". L'intéressé ne devrait pas manquer de réagir.

François Hollande
François Hollande, la semaine dernière, est venu chatouiller Emmanuel Macron, le prévenant qu'il "ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles" ni "flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures". Réponse de l'intéressé : "J'ai du respect pour François Hollande. Je pense qu'il y a eu de bonnes mesures économiques et sociales lors du précédent quinquennat, et j'espère y avoir contribué", souligne celui qui a été l'ancien conseiller et ministre de M. Hollande. "Mais il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation, durant les années qui viennent, de le justifier devant les journalistes", fait valoir le président de la République.

Source : LCI (31-08-2017)