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MontbaZine 2024









Bleauretine


Cadavre de sangler piégé
(Montbazin)


Cadavre de lapin écrasé
(Montbazin)



Parlons vrai !


Protéger, préserver ou conserver la nature qu'en est-il aujourd'hui, tant il est vrai que la sauvegarde des espèces ou des milieux naturels est devenue une préoccupation courante de la société dans sa gestion des territoires ?

Gardons nous de voir une image idéalisée de la protection de la nature. Seul les Etats-unis depuis le XIXe siècle, ont une approche très stricte et radicale de la protection des sites, dans laquelle la nature acquiert une valeur fondamentale: elle est digne d'être protégée pour elle-même, contre les effets néfastes de l'action des sociétés, selon le principe d'une nature en-dehors de l'homme. C'est ce que l'on appelle le « préservationnisme». [Source: article universitaire - Samuel Depraz, maître de conférence en géographie- aménagement - Université Jean Moulin-Lyon 3. (1) ]

De nos jours, afin de ne pas berner les amis de la nature, il serait plus judicieux d'utiliser le terme conservation, que préservation qui ne s'applique pas dans nos pays européens. Que se passe-t-il en vérité. Les enjeux économiques priment. Il est mis en avant, une certaine idée de gestion raisonnée de la nature, en conscience des équilibres naturels, dans renouvellement des milieux, selon un usage raisonnable des le respect des rythmes ressources. C'est donc une nature soit disant protégée avec l'homme, cette fois. Mais pour agir, faut-il encore en avoir les moyens !

Regardons donc cela de plus près sur notre commune :

Négatif :
  • Volatiles (à quelques exceptions près) protection dans le ciel, uniquement contre la chasse.
  • Rien pour la faune terrestre, la protection des garrigues et la surveillance des lieux arborés.
  • Le centre de soin de la faune sauvage, a été confié à une seule association la LPO, dont en principe l'action devrait se limiter aux oiseaux.
  • Pas de vrai centre de soin de la faune terrestre.
  • Pas de passage aménagé pour la faune, sur le parcours de la déviation.
  • Pas de ramassage systématique des animaux morts le long de la déviation.
  • Surveillance et inventaire des cours d'eau (utiles pour les futurs lotissements), et ré- herborisation de la Vène dans sa partie cimentée (chose inutile puisque la nature avait déjà repris ses droits). Introduction d'un réseau amenant l'eau du Rhône, problème très litigieux pour certains écologistes.
  • Pas de poste fixe de surveillance des incendies dans les zones boisées, personne sur le terrain pour limiter le tronçonnage sauvage.
  • Plantation de lavandes, sur les plateaux secs sans irrigation.
  • Pas de barrière anti-déchargement vers la zone Natura 2000 lourde pour les communautés).
  • Pas de ramassage systématique des dépôts sauvages de chantier (une charge très Déviation non loin de la zone Natura 2000, coupant en deux les garrigues et ne permettant plus un accès direct à l'eau aux mammifères et batraciens, limitant par là leur reproduction, un massacre de la faune terrestre.
  • Aucun vrai expert scientifique sur le terrain.
  • Aucune recherche scientifique continue, sur le terrain, à part un recensement annuel des oiseaux par la LPO, alors que 70 % des insectes se sont éteint dans nos régions et le peu de mammifères restants est en train de suivre le même chemin, etc...

    Positif :
  • Début de la lutte contre la cabanisation, et le mitage.
  • Plantations de quelques arbustes.
  • Petit travail pédagogique avec les enfants.
  • Vers des bâtiments scolaires plus écologiques.
  • Une joyeuse fête des garrigues
  • Réintroduction sur le terrain d'un berger.
  • Pose de clôture près de l'usine à ceufs, (il m'a été dit qu'il y avait quelques problèmes avec celle-ci, et qu'un permis de construire aurait été déposé !)
  • Diminution de l'éclairage de nuit

    Il est dur aujourd'hui pour une commune avec ses faibles moyens, de suivre le chemin menant à la conservation de la nature. Cela demande du temps et des humains (hommes et femmes) engagés, ayant un long vécu sur les terres concernées, qui apportent leurs aides et connaissances. Arrêtons s'il vous plait, avec l'aspect ludique et récréatif du problème. Le chemin risque long et épineux, en espérant que nous ne glisserons pas vers le ressourcisme, autre démarche dans laquelle la nature n'est considérée qu'en fonction de son intérêt pour l'homme et protégée dans le seul but du renouvellement de la ressource, sans prise en compte globale des enjeux écosystémiques. [Source: article universitaire - Samuel Depraz, maître de conférence en géographie- aménagement - Université Jean Moulin -Lyon 3.]Or avec les villes de Sète, de Montpellier et son contournement, la ligne TGV, la situation est de plus en plus complexe.

    Ailleurs, certaines personnes luttent seules, nous apportant une lueur d'espoir, comme un défi lancé à la face de cette société de profit et d'indifférence. Tel est le cas de Madame Virginie Boyaval à Compiègne qui a créé l'association MELES (2) (sans subvention pour rester indépendante), un centre de soins pour les mammifères sauvages et un lieu pour les études et sauvegarde du blaireau européen. La petite Mitsy blaireautine, unique rescapé d'une famille tuée à coups de pioche. Attention si vous allez sur le site, âmes sensibles s'abstenir.

    Monique Rousseau (01-03-2023)