Meta devient payant pour accéder à Facebook et Instagram
Deux possibilités sont progressivement proposées aux utilisateurs de Facebook et Instagram : utiliser le réseau social avec de la publicité, gratuitement, ou payer pour l’utiliser sans. Meta se conforme ainsi au RGPD. |
Facebook, "c’est gratuit et ça le restera toujours". La disparition de la page d’accueil du réseau social du slogan en 2019 prend désormais forme pour ses utilisateurs. Plusieurs utilisateurs français, comme nous avons pu le constater, ont commencé à recevoir ce mardi un message les invitant à payer un abonnement s’ils refusaient d’accepter "plusieurs informations". "Vous devez faire un choix", est-il indiqué dans ce message, qui figure également sur Instagram, propriété de Meta.
"Les lois changent dans votre région, écrit Meta dans ce message. Nous vous proposons donc un nouveau choix concernant la façon dont nous utilisons vos informations pour les publicités." Deux possibilités sont proposées : celle de s’abonner contre 12,99 euros (sur un téléphone mobile, 9,99 euros sur ordinateur) et celle d’utiliser le réseau social gratuitement. Dans le premier cas, aucune publicité s’impose à l’utilisateur. Dans le second cas, il y en a des ciblées en fonction de vos données personnelles. Un respect du RGPD De cette manière, Meta rentre dans le rang. La loi n’a pas autant évolué que ce qui est indiqué dans son message puisque le réseau social se conforme, de cette manière, au règlement européen sur les données (RGPD) entré en vigueur en 2016. En juillet dernier, la Cour de justice de l’Union européenne avait retoqué le socle juridique sur lequel s’appuyait Meta pour personnaliser les publicités, en rappelant que les utilisateurs des réseaux sociaux devaient "être libres de refuser individuellement (…) de donner leur consentement à des traitements particuliers de données". Mercredi, le Comité européen de la protection des données (EDPD) avait toutefois enjoint le régulateur des données d’Irlande, où est situé le siège européen, à pousser Meta à mettre fin à cette pratique. | "Ce changement vise à respecter plusieurs mesures de régulation apparues en Europe, indique Meta auprès du Parisien. Cela inclut l’interprétation par le régulateur européen, l’Irish Data Protection Commission (Cnil irlandaise) du RGPD et la reconnaissance par la Cour européenne de Justice de l’abonnement comme une forme valide de consentement à utiliser un service financé par la publicité." Le déploiement de ces abonnements a commencé début novembre. Les utilisateurs vont rapidement voir apparaître ces messages car il est prévu que cette sollicitation soit le plus promptement menée.
Plus de publicité pour les mineurs Fin octobre, Meta avait annoncé la couleur. Le réseau social – à la tête également de WhatsApp – avait annoncé le lancement de cette option payante "sans publicité" pour ses utilisateurs de l’Union européenne. Cet abonnement couvrira "tous les comptes liés" à un utilisateur jusqu’au 1er mars 2024, indiquait Meta. Les abonnés auront la garantie "que leurs données ne seront pas utilisées pour des publicités", soulignait aussi l’entreprise, après quoi "des frais supplémentaires de 6 euros par mois sur le web et de 8 euros par mois sur iOS et Android s’appliqueront pour chaque compte supplémentaire". Cette nouvelle mesure a également contraint Meta à supprimer la publicité pour ses utilisateurs mineurs, aussi bien sur Facebook que sur Instagram. Pour les adolescents en deçà de cet âge, "nous continuons à explorer les moyens de (leur) offrir une expérience publicitaire utile et responsable compte tenu de l’évolution du paysage réglementaire", expliquait Meta. Sur ce point, en plus du RGPD, Meta doit ici respecter le DSA, entré en vigueur fin août, qui interdit aux réseaux sociaux de diffuser de la publicité ciblée aux mineurs. |
Source : www.leparisien.fr (11-11-2023) |