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Manipulations génétiques : les grandes promesses de la tech pour sauver le vivant A l’occasion du trentième anniversaire de la Grande Galerie de l’évolution, le Muséum national d’histoire naturelle de Paris à "ressuscité" un couple de dodos [1], cet oiseau endémique de l’île Maurice éteint depuis le milieu du XVIIè siècle. Les deux spécimens ont été reconstitués à partir d’une poignée d’os et de peintures d’époque. Pendant ce temps-là, à Dallas, l’entreprise Colossal Biosciences [2] cherche elle aussi à ressusciter le dodo. Cette fois, pas de taxidermistes aux manettes, mais des généticiens : grâce à l’outil d’édition du génome CRISPR-Cas9 [3], ils entendent reconstituer artificiellement le génome du dodo (en utilisant comme espèce hôte le pigeon de Nicobar [4]), avant de réintroduire le volatile dans son milieu naturel d’origine pour "inverser les effets néfastes des dommages climatiques et régénérer des paysages vitaux". Derrière son lot de promesses, la désextinction suscite de nombreuses controverses, notamment au sein de la communauté scientifique. Alors que le Parlement Européen a adopté, en février dernier, la proposition d’assouplissement des règles relatives aux productions issues de nouvelles techniques de modifications génomiques, la manipulation génétique permettra-t-elle, au-delà des débats éthiques, de faire face au défi climatique ? L'émission du Meilleur des Mondes de France Culture du 26 avril, dont Usbek & Rica était partenaire [5], a tenté de répondre à la question. |